Rien ne va plus à Hollywood. Le 2 mai 2023 a signé un tournant dans l’industrie de l’audiovisuel et de la cinématographie américaine.
Après des négociations qui ne sont parvenues à aucun accord, la grève des membres de la Writers Guild of America (WGA) a débuté. Suite au cap des 100 jours de grèves, la grève des scénaristes a été rejointe par celle des acteurs de Hollywood. Une grève qui s’intensifie de jour en jour, entre dialogues rompus et nouveaux syndicats qui rejoignent la bataille.
Sommaire
Les scénaristes américains posent le stylo
Si l’industrie du cinéma et de la cinématographie de Hollywood ne cesse de prospérer, rien n’est rose pour autant. De premières négociations entre la WGA (Writers Guild of America) qui représente les scénaristes et l’AMPTP (Alliance of Motion Picture and Television Producers) qui représente parmi les plus connus : Walt Disney Studios, Warners Bros, Sony Pictures ou encore Netflix et Amazon, ont résulté par un échec.
Une grève inédite
En dernier recours, la grève, votée à 97,85%, a été déclarée le 2 mai 2023. Il s’agit de la première grève des scénaristes depuis celle de 2007-2008. Parmi les revendications des scénaristes en grève, on retrouve la question de l’IA :
Depuis la sortie de ChatGPT fin 2022, de nombreux scénaristes craignent le scénario de voir leur travail diminuer, au profit de l’utilisation de l’Intelligence Artificielle. Une crainte fondée puisqu’il est plus abordable, surtout aux petites productions, de générer un scénario via une Intelligence Artificielle que d’employer un scénariste. La WGA demande ainsi à encadrer l’utilisation de l’IA, de façon à ce que celle-ci ne soit sollicitée que pour aider à la recherche, mais non comme outil pour remplacer les scénaristes.
L’augmentation du financement et la mise en place d’une meilleure structure et sécurité d’emploi revient évidemment.
Grève des scénaristes et des acteurs : une première depuis 60 ans
Alors qu’Hollywood était en arrêt simple et que seules les productions déjà lancées et entièrement scénarisées ont pu être tournées et bouclées, la grève, de son côté, ne cesse de gronder.
Le 13 juillet 2023, les scénaristes sont rejoints par les acteurs, qui entrent, eux aussi, en grève aux côtés de la WGA sous l’égide de la SAG-AFTRA (Screen Actors Guild‐American Federation of Television and Radio Artists).
Une grève commune
Il s’agit de la première grève depuis 1980 et surtout, de la première fois qu’une grève commune réunissant écrivains et acteurs a lieu depuis 60 ans. Les revendications des acteurs sont les mêmes, avec principalement la question de la rémunération.
Depuis, Hollywood connaît le plus grand arrêt, occasionnant des milliards de dollars de pertes, depuis la pandémie du Covid 19. Alors que les 100 jours de grèves viennent d’être dépassés, la sourde oreille de l’AMPTP ne fait que renforcer la colère des écrivains, scénaristes et acteurs qui se disent prêts à faire durer la grève aussi longtemps qu’il le faudra.
Les artistes VFX en renfort
S’ajoute désormais la menace de voir les artistes d’effets visuels (VFX) de Marvel se syndicaliser, et de nouvelles voix s’élever pour demander encore et toujours plus de droits sous l’écran opaque de la production cinématographique.
Le combat contre les plateformes de streaming
Principale source de conflit : la diffusion en streaming.
Avant, la rémunération par droits résiduels, aussi bien des scénaristes que des acteurs, représentait une large part des revenus. Depuis 10 ans, ces rémunérations n’ont cessé de baisser, au point de ne devenir qu’une faible des revenus mensuels.
Alors que les droits résiduels étaient calculés en fonction des revenus de publicités lors de diffusions télévisées, les plateformes de streaming comme Netflix ou Amazon ne dévoilent pas leurs chiffres d’audience et se contentent de payer un forfait unitaire, indépendant des revenus et du succès d’une série ou d’un film.
Ce mode de paiement, opaque et inégal, est l’un des principaux points de discorde de la grève.
Image à la une : Le Devoir.
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