En Belgique au milieu des années 60, la vie d’une famille va être bousculée par les démons du passé. C’est l’histoire de Charly et Michel, deux enfants juifs qui mènent l’enquête pour découvrir les secrets de leur Père. Un père silencieux, énigmatique, qui malgré lui, incite son entourage à fouiller les archives de son bureau. Les découvertes des 2 jeunes fils nous propulsent dans un récit puissant, où vont se juxtaposer les sentiments de tous les personnages et bouleverser l’histoire de la famille.
Sommaire
La fiche technique
Le film est l’adaptation de la bande dessinée intitulée “Deuxième génération” de Michel Kichka. La réalisatrice Vera Belmont fait le choix d’un graphisme coloré et esthétique, qui tranche avec celui du livre.
Les dialogues, avec les voix de Jacques Gamblin et Michèle Bernier, sont justes et ne tombent jamais dans la caricature.
Un sujet difficile à traiter
Le spectateur découvre à travers ce récit, l’antagonisme des émotions du père et de l’insouciance de ses enfants.
Des ficelles subtiles sont utilisées pour nous parler de la Shoah. En effet, le sujet, aussi lourd qu’il soit, est traité avec finesse. Les personnages réussissent à nous toucher et encore mieux, à nous émouvoir, quel que soit notre âge.
Il y a de la poésie dans cette œuvre, celle qui fait sourire parfois, mais celle aussi qui touche à la sensibilité de chacun.
Le sujet d’Auschwitz n’est pas abordé frontalement, on fait appel à l’imagination du spectateur. C’est avec une grande maîtrise que l’expérience effroyable vécue par le père est racontée, le ton est pertinent, le résultat est convaincant !
C’est sans doute un des films sur la seconde guerre mondiale les plus pédagogiques qui soit.
Un juste milieu entre réalité historique et film d’animation
La formule idéale a été trouvée pour s’emparer d’un sujet aussi grave de manière aussi réussie. La réalité historique est teintée de nuances et les personnages ont beaucoup de choses à nous raconter. On comprend l’importance de la parole et du témoignage, mais on saisit aussi les difficultés liées au traumatisme, qui mettent à mal les relations entre un père et ses enfants.
Comment grandir et s’épanouir lorsque s’installe les non-dits ? Comment élever ses enfants pour qu’ils construisent leurs identités tout en voulant les préserver ? C’est toute la complexité d’une situation provoquée par l’horreur de la guerre qui est traitée de façon réaliste et délicate.
Notre avis sur Les secrets de mon père
Le sujet choisi n’est pas engageant et les productions sur cette thématique sont nombreuses et rarement bonnes.
“Les secrets de mon père”, par sa justesse et ses choix narratifs, cochent toutes les cases du bon élève.
Les dessins parlent à un large public, le trait est doux, il colle parfaitement avec la sensibilité du film.
On aurait pu apprécier toutefois un style plus affirmé pour l’animation. Les graphismes illustrent le récit avec brio, mais on regrette un manque de caractère et un choix stylistique un peu classique.
Ceci n’enlève en rien à la qualité de ce film d’animation qui mérite toute notre attention. Conseillé à partir de 8 ans, il est un très bon support pédagogique pour qui souhaite aborder la thématique de la Shoah avec des enfants.
Image par Telerama.fr
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