Yann Gozlan, le réalisateur derrière les succès cinématographiques que sont « Un homme idéal » (2015) et « Boîte noire » (2021) avec Pierre Niney, nous revient avec un nouveau thriller captivant, intitulé « Visions ». Cette fois, il laisse derrière lui sa muse habituelle pour une distribution de choix, avec Diane Kruger, Mathieu Kassovitz et Marta Nieto.
« Visions » explore l’histoire d’Estelle, une pilote de ligne partagée entre sa vie apparemment parfaite avec son mari et ses retrouvailles enflammées avec une ancienne amante. Gozlan nous entraîne dans un voyage au cœur de ses obsessions cinématographiques, tissant un bouquet séduisant de suspense et de mise en scène.
Sommaire
L’importance visuelle et narrative de l’aviation
L’univers aérien, déjà présent dans « Boîte Noire », se réaffirme dans « Visions ». Le film s’ouvre à bord d’un avion où tout semble se dérouler sans encombre, alors qu’Estelle, interprétée par Diane Kruger, assure la sécurité de ses passagers.
Cette scène n’est que le prélude à un motif récurrent, utilisant l’habitacle de l’avion comme décor pour refléter l’état psychologique d’Estelle, qui influence directement le déroulement du vol et sa capacité à piloter. Cette astuce narrative subtile, inspirée de précédents films du réalisateur, renforce le lien entre les œuvres de Gozlan, tout en explorant la culpabilité et ses conséquences d’une manière nouvelle.
Le pouvoir de la vision
Dans « Visions », la vision devient un thème central. Elle structure la narration, jouant le rôle d’un organe sensoriel à la fois trompeur et guide, entre visions prémonitoires et interprétations erronées.
Bien que l’idée puisse sembler familière, les variations fantastiques opérées par Gozlan la rendent captivante. Le réalisateur rend hommage aux maîtres du genre tout en apportant sa touche personnelle.
Un hommage aux maîtres du suspense
Yann Gozlan assume pleinement ses références cinématographiques, ce qui peut parfois donner l’impression d’un jeu de citations.
Il puise dans l’univers d’Alfred Hitchcock, avec son héroïne blonde et froide confrontée à la tentation, ainsi que dans celui de Brian De Palma, évoquant le voyeurisme et la géométrie de l’architecture à la manière de « Body Double » et « Blow Out ». Roman Polanski et son exploration de l’enfer psychologique, comme dans « Le Locataire », sont également des sources d’inspiration évidentes.
Le jeu des sept différences
Bien que les influences soient palpables, Yann Gozlan réussit à les intégrer habilement dans son style personnel. Toutefois, « Visions » souffre par moments de retournements prévisibles dans l’intrigue et d’une utilisation excessive du motif de l’œil. Marta Nieto, malgré son talent, peine à transcender le rôle stéréotypé de l’amante.
La métamorphose de Yann Gozlan
Malgré ces défauts, « Visions » reste un thriller captivant. Le film démontre l’évolution du style de Yann Gozlan, qui ose explorer des territoires plus sombres tout en préservant sa propre identité.
La photographie du film, signée par Antoine Sanier, est d’une beauté saisissante, particulièrement dans les moments empruntés au fantastique. Le réalisateur n’hésite pas à utiliser des images frappantes pour instaurer l’angoisse chez le spectateur, une nouveauté dans sa filmographie.
Conclusion
« Visions » est un thriller psychologique visuellement époustouflant qui plonge dans les obsessions cinématographiques de Yann Gozlan pour mieux s’aventurer dans le surnaturel.
Malgré des références évidentes et un déroulement parfois attendu, la maîtrise du réalisateur offre une expérience cinématographique satisfaisante.
Le film incite à se demander avec enthousiasme quelle sera la prochaine étape de Yann Gozlan, en espérant qu’il continuera à explorer de nouveaux horizons tout en honorant ses influences.
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